Accueil > Enseignements > Enseignement général et technologique > Sciences économiques et sociales > Atelier lecture SES > Prix SES : historique > Remise du prix lycéen SES 2010

Remise du prix lycéen SES 2010

Une journée constructive à la rencontre d’un ex-chef de gang.

 Nous remercions le groupe de l’atelier lecture de 2009-2010 avec qui nous avons partagé de très agréables moments. Cette activité pédagogique a été très riche d’enseignement tant pour les professeurs et documentalistes qui ont animés toutes les séances avec beaucoup de plaisir tant pour eux que pour les élèves.

 Après avoir rencontré plusieurs difficultés pour organiser cette sortie, nous nous sommes finalement bien retrouvées, le jeudi 18 novembre 2010, à la gare de Méré/Montfort, pour nous rendre à Paris, au siège de la MGEN où nous avons été particulièrement bien accueillies. Notre groupe était constitué de 7 élèves : Isabelle, Emmanuelle, Margot, Marion, Sixtine, Loraine et Roxane, issus de 1ES, 1STG, 1S et TES, accompagnées de Karine, surveillante au lycée et de Evelyne Brossillon, professeure de SES. Ces élèves, en tant que membres de l’atelier lecture SES du lycée Jean Monnet en 2009/2010, ont contribué au choix du lauréat et participaient à cette sortie pour rencontrer les auteurs. Nous avons retrouvé, sur place, d’autres élèves et professeurs, ce qui, au total, représentait une quarantaine de personnes.

 Cette journée fournissait aussi l’occasion de sceller un nouveau partenariat. C’est pourquoi, après un buffet petit déjeuner, nous avons assisté, dans la salle de conférence, à la présentation, en trois parties, de la MGEN, par Franck Herzberg, son directeur de cabinet. Les deux premières parties permettaient de présenter la société en tant qu’entreprise et mutuelle. La dernière, particulièrement intéressante pour les élèves de TES dont le programme de SES aborde ce thème, envisageait l’avenir de la mutuelle face aux défis de la protection sociale et de l’Union Européenne. Cette présentation a donné lieu à des questions, essentiellement de la part des professeurs.

 Après un second buffet, pour le déjeuner, Fabien Meynier, le coordonnateur du prix lycéen du livre de Sciences Economiques et Sociales, a rappelé l’origine du prix, son fonctionnement et son développement. Il a aussi évoqué, brièvement, la création d’un prix différent de celui-ci, le prix lycéen d’économie, annoncée en septembre par Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale.

 Vint alors la remise du prix, en elle-même, à Lamence Madzou et Marie-Hélène Bacqué, pour « J’étais un chef de gang » suivi de « Voyage dans le monde des bandes » (Edition La Découverte). Après les remerciements des auteurs, nous avons visionné un reportage de France 3, d’une quinzaine de minutes, qui retraçait le parcours de Lamence Madzou et présentait le livre.

 Les lauréats se sont ensuite exprimés pour relater les circonstances de leur rencontre et l’origine du livre. Ils ont expliqué que cet ouvrage faisait suite à près d’un an d’entretiens et qu’il permettait d’apporter un autre discours sur la banlieue, moins caricatural, plus proche de la vérité, « un témoignage de l’intérieur suivi d’un regard sociologique plus large ».

 Chef des « fight boys » à Corbeil-Essonnes, Lamence a fini par constituer un gang et participer à « la guerre des 3 ans » (de 1988 à 1991) qui a vu s’affronter violemment les bandes du nord et du sud de Paris pour le contrôle de son centre. A l’adolescence, il a pris conscience du racisme, de l’exclusion, des difficultés économiques et sociales. Puis, la prison l’a fait basculer vers le trafic et le « bizness ». « Comment on s’en sort ? En voulant se donner une autre image, en aidant des frères. Ca m’correspondait pas. Il fallait faire le chemin contraire mais progressivement. Je me suis engagé dans des associations. Il y avait une amorce. J’étais décidé, avant mon expulsion, à changer ».

 En effet, expulsé au Congo, son pays d’origine, il y reste 3 ans. Il s’y sent étranger parce qu’arrivé en France à l’âge de 4 ans, mais aussi et surtout il va découvrir les atrocités de la guerre civile. A son retour, il ne reprend donc pas « les affaires ». Au contraire, il a envie de construire, d’aller de l’avant. Il mène donc des actions et des projets dans un cadre associatif.

 Suite à la présentation de l’ouvrage par les auteurs, le débat avec les lycéens a été lancé. Après quelques hésitations et une première question, d’autres se sont enchaînées dans une ambiance détendue. Lamence Madzou a répondu avec humour et avec son franc-parler à chacune d’entre elles. Marie-Hélène Bacqué a souvent appuyé et complété son propos par des considérations sociologiques. Quant aux élèves du lycée Jean Monnet, ils ont participé à l’échange en posant quelques questions sur les raisons d’un passage par l’écrit ou encore la place de la famille dans le parcours de Lamence. Après un échange fructueux de près d’une heure un quart, nous avons quitté la salle de conférence pour prendre notre train du retour en nous disant que cette journée nous avait permis de rencontrer des gens différents, d’appréhender une autre face de la société, d’autres façons de percevoir les choses…

 Pour finir, nous tenons à remercier la MGEN pour son accueil, Fabien Meynier pour son rôle essentiel tant dans ce prix lycéen que dans cette journée et Sandrine Darignac pour son aide à l’organisation de cette sortie.
Nous remercions, également, le groupe de l’atelier lecture de 2009/2010 avec qui nous avons partagé de très agréables moments. Cette activité pédagogique a été très riche d’enseignement tant pour les professeurs et documentalistes qui ont animés toutes les séances avec beaucoup de plaisir que pour les élèves.

E. Brossillon

Menu