Nouvellement nommée au lycée Jean Monnet à la rentrée de septembre 2021, je ne connaissais pas ma collègue d’anglais, madame Deschamps, avec qui je devais travailler en ETLV. Ce travail en équipe a donc généré des interrogations concernant les modalités du co-enseignement.

A ce jour, nous sommes en mesure de vous apporter un témoignage sur les effets bénéfiques de l’ETLV, aussi bien sur l’apprentissage de nos élèves que sur les pratiques des enseignants.

Deux élèves volontaires ont bien voulu exprimer leur avis. Sofiane HAMDOUN et Emma TEIXERA.
Sofiane HAMDOUN rapporte les éléments suivants : « Pour ma part, je trouve que l’instauration d’une matière tel que l’ETLV est une aubaine. En effet, celle-ci rend possible un apport linguistique non négligeable à nos matières de spécialité. Des compétences en anglais dans le domaine du management sont fortement attendues dans les études supérieures. Ce complément de connaissances et de pratiques émanant de deux disciplines nous permet de manière simple et pédagogique d’apprendre en faisant le pont entre ces deux rives ».

L’idée du « pont » évoquée par Sofiane est très pertinente. En effet, il s’agit de rendre plus explicite les liens entre les disciplines. Nous pouvons même évoquer cette nécessité de faire chevaucher les disciplines en ETLV.
Emma TEIXERA propose aussi son avis : « Pour moi, l’ETLV est une matière unique et substantielle mais qui reste sous-valorisée dans le système éducatif. Le croisement entre l’apprentissage linguistique et les notions techniques du programme de la filière technologique permet une pratique contextualisée de l’anglais qui sera très certainement fort utile aux élèves, quels que soient leurs parcours professionnels.

En effet, maîtriser une langue étrangère est toujours utile, mais savoir utiliser les termes techniques en adéquation avec leur contexte est plus que nécessaire. Il ne suffit plus de savoir se présenter et de citer machinalement les terminaisons du passé composé ; les élèves ont besoin d’un enseignement pluridisciplinaire pour les conduire dans l’acquisition de connaissances susceptibles de leur donner une vision plus claire du monde qui les entoure ».
Tout est dit. L’intérêt principal de l’ETLV est lié pour l’essentiel au contexte d’apprentissage tout en procurant une dimension supplémentaire. Les élèves sont donc fortement mobilisés pour renforcer leur apprentissage dès qu’ils ont compris et intégrer les attentes du co-enseignement.

Chaque séquence ETLV est réfléchie et construite dans un but bien précis : l’élaboration et l’acquisition de compétences nécessaires dans le milieu professionnel. Les séances sont enrichies par l’interactivité et la coopération au sein du groupe classe. Comme le souligne Emma, il est fort dommage que l’ETLV reste encore « sous-valorisé » du fait d’une méconnaissance de cet enseignement.

Du côté des enseignants, nous avons réussi à instaurer un climat de confiance avec les élèves. Malgré les difficultés rencontrées dans la maitrise de la langue enseignée pour la majorité d’entre eux, le co-enseignement est un moyen tout à fait pertinent pour susciter et encourager la prise de parole. Je ne maitrise pas l’anglais mais cette manière de communiquer a rencontré un écho tout à fait favorable auprès des élèves qui ont su, d’ailleurs, faire preuve d’exemplarité lors des séances.

Réussir à motiver et à impliquer les élèves dans la tâche finale nécessite un travail de préparation et d’organisation mené par les deux enseignants concernés, ce qui requiert, en amont, une collaboration accrue et régulière. Nous avons constamment échangé en dehors de notre emploi du temps afin de croiser nos regards disciplinaires et de répartir nos rôles durant le cours donné en commun. Faire coopérer les élèves passe aussi par une réelle coordination des activités à mener pendant la séance. C’est donc tout l’objet de cet article de préciser quelles sont les modalités à mettre en place afin que le co-enseignement puisse contribuer à l’affermissement et à l’approfondissement de la coopération et de l’émulation entre les élèves au sein d’une classe.
Quelques exemples de modalités pédagogiques traduisant cette volonté de « faire ensemble » peuvent être ici soulignés. Au fil des mois, les élèves ont bénéficié d’une différenciation pédagogique à travers des productions demandées (préparer un PowerPoint, proposer une affiche, envoyer un enregistrement oral, mettre en œuvre un échange interactif avec son professeur ou son camarade), ce que l’on nomme spécifiquement « tâche finale ». Ces possibilités d’apprentissages variés ont pour but de mettre les élèves en situation afin de leur permettre d’entrevoir la réalité du « monde professionnel ».

Des réflexions sont donc menées dans un souci constant de mettre en interaction les élèves, de les faire collaborer afin de parfaire l’acquisition des connaissances linguistiques et technologiques.
L’enseignement ETLV est aussi l’occasion de construire de nouveaux gestes professionnels chez les enseignants. Nous avons pu échanger sur nos pratiques d’évaluation et sur les différentes manières d’apprécier l’investissement des élèves. Malgré les contraintes liées à nos emplois du temps pas toujours concordants, nous avons pu mener à bien cette réflexion au sujet de l’évaluation afin d’encourager et de renforcer l’implication et la motivation de Tous les élèves. La co-évaluation reste le moyen le plus efficace afin de cibler les compétences attendues en ETLV.

Nous tenons à remercier Sofiane et Emma pour la clarté de leurs propos.
Merci aussi à Monsieur MICLOT, professeur de philosophie, pour l’intérêt porté à cet article et pour les précieux conseils qu’il a su prodiguer en vue d’éclairer nos futurs élèves sur les bienfaits de l’ETLV.
Sans oublier, bien entendu – last but not least -, de remercier Mme DESCHAMPS, professeure d’anglais, sans qui ce partage d’expériences si riches n’aurait pas été possible.

Aux futurs STMG, nous vous souhaitons donc une belle expérience ETLV dès la rentrée 2022 !

Madame Lamsaad-Baya