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Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda (1962)

Dans le cadre de Lycéens au cinéma, Les 2de3, 2de5, 2de7 et 2de10 ont assisté à la projection de " Cléo de 5 à 7 " d’Agnès Varda au Ciné 7 d’Elancourt, séances suivies de séquences d’analyse filmique au CDI.

21 juin 1961. Entre 17h et 18h30. Paris rive gauche. De la rue de Rivoli au Dôme, de Vavin au parc Montsouris. Une jeune femme en danger de mort rencontre un jeune homme en danger de mort. C’est ainsi qu’Agnès Varda résumait Cléo de 5 à 7, cinquante ans après sa conception.

Le film se déroule le premier jour de l’été, en temps réel, de 17h à 18h30. En quête d’elle-même, Cléo déambule dans Paris, depuis la rue de Rivoli jusqu’à son appartement situé sur la rive gauche, depuis la gare Montparnasse jusqu’au Parc Montsouris. Ce parcours est parsemé de rencontres, de visions, de révélations et d’émotions contradictoires. Influencé par Hans Baldung Grien, ce film est la peinture cinématographique d’un thème éternel : la beauté et la mort.

"Cléo est malade, frappée par un cancer dans la fleur de l’âge. Antoine est soldat, enrôlé malgré lui dans une sale guerre. C’est le premier jour de l’été et comme le dit le (vrai) journal d’Europe 1 entendu dans la séquence du taxi, Edith Piaf va mal et le monde agricole râle déjà. Deux mois plus tôt, de Gaulle fustigeait le fameux « quarteron de généraux en retraite » pour avoir tenté un putsch en Algérie française ; le 19 juin, les négociations entre la France et le FLN étaient suspendues."

Cléo de 5 à 7 est une peinture de la vie parisienne dans toute sa modernité. Agnès Varda mêle le documentaire et la fiction, se nourrit de la réalité la plus concrète pour mieux y extraire des images abstraites. la structure du film est très littéraire ; divisée en treize chapitres soigneusement minutés.

Le dénouement, le résultat des tests médicaux, importe moins que la trajectoire de la jeune femme pendant ces quatre-vingt-dix minutes qu’elle vit en passant par tous les états, des rires aux larmes, de la frivolité à la conscience aigüe que la mort rode. Dès le prologue chez la cartomancienne, Agnès Varda expose, comme l’oracle d’une tragédie grecque, toute la matière fictionnelle de son récit jusqu’au sort funeste qui guette l’héroïne.

La chanson Sans toi
, interprétée par Cléo, poignant cri d’amour, constitue le climax du film et en illustre avec force le thème central : la beauté et la mort. Tout au long du film, les symboles de la vanité (les horloges, les miroirs, les instruments de musique, les cartes à jouer) se glissent derrière l’apparence documentaire et photographique des images. Ce symbolisme déguisé apparait lorsque les enseignes des magasins Rivoli Deuil ou Bonne santé sautent au visage de Cléo comme autant de signes lugubres.

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